Depuis longtemps, l'herbe avait disparu des pâtures, nous étions rentrés à l'écurie à la fin septembre. En fonction du temps, nous avons fait quelques promenades dans la forêt automnale, sans feuilles ou avec de la verdure. Puis de nouveau, elle m'emmène manger de l'herbe pour que mon estomac puisse s'adapter à la transition alimentaire. Elle profitait de ces moments pour me brosser et faire partir les poils morts. Je m'éclaircis en fonction de la perte des poils. Des tas bruns et des tas plus roux reposent sur l'herbe pour faire le bonheur des oiseaux. Des promenades de plus en plus longues seules ou accompagnées par d'autres copines, nous avons fait. Je préfère la forêt, mes pieds nus s'adaptent à la qualité du sol. Des biches partaient dérangées par notre approche. Je ne m'effraie pas. Je le sais c'est tout. Un grand tour, du côté montagneux, le chemin étroit, parsemé de cailloux offre peu de passages pour trotter sauf à un endroit. Je cherche les rebords herbeux moins pointus pour mes pieds. L'autre soir, une nouvelle virée tardive, nous prenons notre chemin préféré accompagné d'une copine et de son cheval. Elle décide de virer dans un chemin forestier. Mais la surprise, nous étions plus loin que prévu. L'autre personne s'inquiète du trajet de retour. Elle, évidemment pas et me dit simplement " O à la maison". Sans hésiter, je prends la tête et je pars au trot pour rentrer avant la nuit. Nous sommes arrivés avant la tombée de la nuit. Depuis une semaine, j'entends les nouvelles orales. Bientôt, nous sortirons. Mais les températures extrêmes, la neige de retour pendant la nuit et les giboulées glacées entre deux rayons de soleil ont retardé notre départ vers le pré. Jeudi, les copines sont parties en camionnette pour gagner du temps, puis ils sont venus me chercher, Je suis montée tout de suite, sans discuter, elle m'accompagnait, je n'étais pas inquiète. (Les autres fois, c'était pour m'abandonner). Nous avons rejoins les copines sur un pré en contrehaut. Lâchée dans l'herbe si verte, je suis partie au galop et j'ai repris mon rôle de chef. Le lendemain, elle est venue, mais je ne suis pas allée à sa rencontre, je reconnais sa voix et le bruit de sa voiture. Ce weekend , je me suis dirigée vers elle quand j'ai reconnu sa voix. Elle est revenue avec la brosse et la crème pour m'en mettre sur le poitrail où les mouches aiment me piquer. J'ai l'habitude des soins en pleine nature et en liberté. Elle a même essayé une couverture spéciale pour que je ne sois pas piquée et éviter de détruire mes crins qui ont poussé. Nous n'avons qu'à profiter de l'herbe si tendre.