si vous saviez.
Je suis sage comme une image,
je tempère mes ardeurs naturelles,
j'obéis à ses souhaits,
mon seul défaut
la gourmandise.
J'attends que l'herbe verdisse,
j'espère m'en gaver,
mais j'ai entendu
que je ne resterais pas tout le temps dehors,
pour éviter des problèmes.
Lundi de Pâques,
elle m'emmène me promener
pour faire un long tour.
Je suis très content de sortir,
et le manifeste un peu trop.
Elle me fait la morale,
j'écoute attentivement
et mon regard s'accroche au sien.
Je me tiens pendant tout le tour.
Puis à ma plus grande joie,
elle me lâche dans mon pré
et je pars au galop
entre je mange l'herbe qui pointe.
Hier matin, le ciel est gris.
En venant plutôt,
elle me met dans le pré attenant aux écuries.
Je suis tellement content,
que ma joie est insoutenable
et je pars à fond les fesses à l'air.
Je suis poli.
Elle se tient au milieu
et nous incite au trot et au galop.
La petite jument nous rejoint
et elle me poursuit,
me piège pour montrer sa supériorité.
Après un bon moment,
la tension se calme
et nous commençons à manger.
Après un rapide brossage,
la selle est mise sur nos dos.
Un petit tour que je peux faire les yeux fermés.
Je vous assure !
Un tracteur roule vite et avance face à nous,
dans le pré, je ne réagis pas,
elle a plus peur que moi.
Je ne bouge pas.
Je deviens un exemple,
pour lui faire plaisir.
Je ressens très bien ses moindres désirs.
Voilà les nouvelles printanières et fraiches.
